Critiques

Le Couleur

P.O.P.

  • Lisbon Lux Records
  • 2016
  • 48 minutes
8
Le meilleur de lca

Le CouleurLe premier album de Le Couleur, titré Origami, est paru en 2010. Depuis, la formation a fait paraître deux très capables EP, Voyage Love et Dolce Désir. On attendait leur retour en formule plus longue et même s’il s’était fait désirer, le groupe nous livre cette semaine P.O.P. Si vous ne les connaissez pas, on peut dire d’eux qu’ils font dans le disco-synthé-indie-pop. En fait, ça ressemble beaucoup à Sébastien Tellier qui aurait fait l’amour avec Metronomy. Le résultat est mélodieux à souhait et souvent dansant. Oui, les déhanchements sont de mise.

On peut dire une chose, si vous n’avez pas encore été séduit par le trio, P.O.P. devrait régler le cas. D’un bout à l’autre de l’album, les chansons sont habilement composées, accrocheuses à mort et te donne envie de dandiner tes foufounes peu importe le lieu dans lequel tu te trouves. Ça donne de beaux moments en transport en commun où tous envieront la joie qui se dégagera de toi. Ça ou ils te jugent… mais bon. Pour revenir à Le Couleur, P.O.P. est une brillante œuvre qui évite les lieux communs trop souvent exploités et qui, en s’inspirant du passé, crée des ritournelles totalement contemporaines.

Dès les premières notes vocales de Nunca Será, Laurence Giroux-Do vous happe avec sa voix aussi veloutée que légère. Elle sait se faire langoureuse lorsque nécessaire sans non plus trop étirer la sauce. Les voix masculines qui viennent contrebalancer lors du refrain donnent un intéressant changement de ton qui ne jure pas du tout. Les langues sont mélangées chez Le Couleur. Majoritairement écrit en français, les textes inclus souvent de l’anglais ou encore de l’espagnol. Sur Underage, le refrain intoxicant démontre bien ce métissage: «Sur la plage/Toi et moi/Underage».

Patrick Gosselin (basse/clavier/guitare) et Steeven Chouinard (batterie/séquences électroniques/réalisation) font un travail colossal. Les deux hommes sitedemo.cauisent des trames dynamiques, entraînantes et toujours laquées d’un lustre qui évite les quétaineries. Éclat te renverra dans le passé avec son «swag» des années 90 et son irrésistible attrait. La fuite de Barbara va plus loin dans la musique avec une construction minutieuse qui repose beaucoup sur les percussions et les synthés. Les couches se rajoutent les unes à la suite des autres et plus ça va, plus on aime.

Le Couleur fait bien les choses sur P.O.P. et évite les pièges de la synth-pop qui emprisonnent plusieurs de ses contemporains. Leurs chansons sont rafraichîssantes, entraînantes et contagieuses. Le charnel détient une place de choix autant dans les mots que dans les rythmes du trio. Est-ce l’amour ou le désir? Nul ne le sait, mais ça donne envie de passer encore beaucoup de temps avec l’album.

Ma note: 8/10

Le Couleur
P.O.P.
Lisbon Lux
48 minutes

http://lecouleur.com/